Le terme Industrie 4.0 est sur toutes les lèvres. Il crée un gros buzz dans le monde des affaires en ce moment. On parle d’optimisation, de numérisation, de big data, de deep learning, d’intelligence artificielle, d’internet des objets, d’ERP (PGI), etc.
Pour la firme de consultation Boston Consulting Group, la capacité des entreprises à collecter des données est une question de vie ou de mort. C’est surtout une possibilité d’obtenir de 20 à 30% de plus sur le bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) grâce à l’utilisation de ces données dans la gestion d’entreprise. Et ce, pour tout type d’industrie confondu. Les avenues menant à la quatrième révolution industrielle sont innombrables. Choisir laquelle convient à un cas donné peut s’avérer un exercice étourdissant, d’autant plus que le mouvement n’en est qu’à ses débuts au Québec. Les retours sur investissement demeurent difficiles à évaluer ce qui alimente une inévitable réticence au changement.
Bien que le concept de l’usine intelligente n’en soit qu’à ses débuts dans la belle province et le reste du pays, il a déjà fait beaucoup de chemin en Allemagne. Une étude faite par la BDC en mai 2017 constate un retard inquiétant du Canada par rapport aux entreprises américaines, européennes et asiatiques. Cette même étude démontre que seulement 39% des entreprises canadiennes participantes avaient déjà mis en œuvre des stratégies associées à cette révolution industrielle et que la majorité de ses participants avaient investi moins de 100 000$ dans leurs projets.
À des fins de comparaison, notons qu’une étude effectuée l’année dernière par Ingenics suite à la demande de Frauenhofer IAO, l’institut du génie industriel et de l’organisation de Stuttgart estimait à 65% la proportion des entreprises allemandes disposant de solutions 4.0 avancées. Ce n’est pas un hasard si notre premier ministre Philippe Couillard rendait visite à la Bavière en juillet dernier dans le but «d’assurer l’implantation rapide des processus de l’usine intelligente dans les entreprises manufacturières du Québec».
Parmi les résultats fournis dans cette analyse réalisée auprès de 844 manufacturiers allemands[3], les plus fascinants sont certainement ceux découlant de l’évaluation concrète des effets de l’implantation des solutions 4.0. Bien que seulement une partie des participants à l’étude ont déjà pu quantifier la performance de leur stratégie numérique, ces derniers ont constaté une réduction des temps de déplacement de 14,5% en moyenne. C’est logique, une fois les machines et les employés connectés, les travailleurs de la production n’ont plus besoin de se déplacer pour réclamer de nouvelles matières premières, par exemple. Il suffit d’un simple clic dans leur progiciel de gestion intégrée et la commande est lancée, les matériaux ne devraient pas tarder.
En moyenne, l’exemple allemand dénote des gains de productivité variés ayant mené à une réduction des coûts de 10% et une augmentation des revenus de 7.9% (voir graphique 1). Selon Ingenics, moins de 1% des participants ont mentionné que leurs projets technologiques n’ont pas connus de succès. Bien qu’il demeure vrai que les retours sur investissement sont difficiles à évaluer de façon précise, ils n’en sont pas moins garantis.
Par contre, en Europe comme au Canada, les choses évoluent très vite. Les propriétaires d’entreprises du Québec ont certainement intérêt à se renseigner sur les possibilités qui s’offrent à eux afin de demeurer compétitifs, surtout maintenant que le taux de change est si avantageux. D’autant plus que de nombreux programmes de soutien sont présentement mis à la disposition des PME manufacturières qui désirent faire le virage vers l’usine intelligente comme.
Le programme de Manufacturier innovant ainsi que le Crédit d’impôt relatif à l’intégration des TI offerts par Investissement Québec ou le Programme PME en action supporté par le MESI en sont de bons exemples. Attendre pourrait représenter le gaspillage de belles opportunités d’affaires. Il est clair que l’Allemagne a une longueur d’avance en ce qui a trait au concept d’usine intelligente. Raison de plus pour s’en inspirer afin de faire profiter le Québec des bénéfices de la quatrième révolution industrielle.
[…] mouvement «Industrie 4.0» a débuté en Allemagne en tant que projet sponsorisé par le gouvernement pour améliorer la productivité et la […]
[…] la numérisation du secteur manufacturier ». En réalité, c’est le nom donné (par l’Allemagne) à l’intégration progressive des solutions technologiques qui nous entourent, à l’industrie […]